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  • Photo du rédacteurBlog Ecole Nikola Tesla

Sudbury et le réel, une brève réflexion sur le principe d’exposition.

Dernière mise à jour : 28 févr. 2019


Pour les enfants, Cédric Degottex, encadrant pédagogique, École Nikola Tesla



S’il s’est ancrée, aujourd’hui et au consensus, une certitude fondamentale au sein de notre équipe encadrante, c’est que nos écoles - démocratiques et d’inspiration Sudbury - sont, plus que toute autre chose et à l’inverse de l’image trompeuse qu’en véhiculent les présentations précipitées, des écoles du réel. Je ne parle pas ici d’une réalité cristallisée par les attentes de tel ou tel décisionnaire, mais de notre monde hors école au sens large, avec l’infini de ses richesses et de ses obstacles. Pour nous qui accompagnons les enfants au quotidien, la problématique est simple : comment faire pour que les jeunes de nos écoles puissent choisir parmi un éventail d’apprentissages et d’expériences de vie le plus large possible ? S’ils peuvent faire « ce qu’ils veulent », encore faut-il qu’ils le perçoivent, cet éventail de possibles ;

que soient tirés les rideaux de cette fenêtre qui ouvre sur tous les mystères envoûtants de notre monde, sur tous les obstacles qui jalonnent les différents parcours vers le « devenir et vivre heureux ». Exposer. Exposer, car, proposer, c’est l’étape suivante, si le vertige de la découverte ou le poids de la vie se font trop grands. Exposer à la perception et à la réflexion de l’enfant la musique, la peinture, le cambouis, l’imbrication des variables d’une équation, l’odeur du café ou de la pâte à tarte un peu trop brune, la joie et la tristesse d’un rapport humain, la brutalité d’une première page de quotidien, l’espoir de celle ou celui qui se relève, la richesse labyrinthique et dangereuse d’Internet. Exposer de façon égale à Botero, aux fragilités de l’Autre ou à la morsure du froid. Pour l’école, déménager, migrer - en plus de toutes les vertus du mouvement dans l’acquisition, par un individu ou une idée, de cette capacité d’adaptation cruciale au processus d’épanouissement -, c’est grandir, et grandir, c’est la possibilité d’exposer davantage : plus de place, c’est plus d’espaces dédiés à la création ou à la casse, au bricolage, au bidouillage, au repos, à l’expérimentation, à l’effort physique ; plus de murs pour accueillir l’art, les tags et les rires, les cris aussi, de joie ou de détresse ; plus de visages, de voix, de points de vue, de récits d’expérience pour élargir encore ce champs du réel, du possible, et offrir, outre de précieuses ressources matérielles, toute la richesse des échanges humains qui, plus que toute autre chose, rappellent à chaque enfant qu’il est en vie, en mouvement, et que notre monde lui offre de choisir, parmi ses mille et une couleurs, celles à la lueur desquels il bâtira, dans cet avenir si proche, le présent lumineux auquel il a droit.


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